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jeudi 4 février 2016

Anselm Kiefer un artiste allemand obsessionnel et trouble -sommeil

Anselm Kiefer 


jusqu‘au 18 avril 2016







Vous avez le moral? tout va bien?
Alors vous pouvez aller voir l’exposition de cet artiste contemporain allemand hanté par les fantômes du nazisme, par la violence et la destruction.




Les toiles d'Anselm Kiefer vont vous interpeller et vous faire réfléchir car il veut:
réveiller les consciences 
en affirmant que le sujet du nazisme reste occulté, 
revisiter l'identité allemande de l'après-guerre, 
en se replongeant dans  l'histoire allemande, 
ses grands récits, ses figures historiques 
mais aussi ses grandes figures philosophiques 
et littéraires, 
ainsi que l'exploitation
qui en fut faite 
par le nazisme. 


Des toiles  souvent monumentales voire démesurées: 
Anselm Kiefer à partir de 1993 habite et travaille en France, à Barjac dans le Gard, où il a transformé une friche industrielle en un vaste espace de travail  
et depuis  2007 à Croissy-Beaubourg en Seine-et-Marne où il a son atelier qu'il parcourt à vélo (un entrepôt logistique d'une surface d'environ 35 ha).

Une palette de belles couleurs sombres mais chaudes, marrons  jaunes, gris noirs, bleus foncés et énormément de matières: paille, sable, terre, cailloux, feuilles de plomb, matériaux de rebut, cendres, argile, cheveux, suie, salive, sang, craie…


L’ensemble de la carrière de l’artiste allemand, va être retracé de la fin des années soixante à aujourd’hui, à travers les salles de l'exposition. 
Salles qui correspondent à une succession de thèmes qui obsèdent l'artiste : 
la guerre, les mythologies nordique et juive, les grandes figures de la culture allemande (Wagner, Heidegger...) et la poésie (Paul Celan et l'Autrichienne Ingeborg Bachmann).

Lexique pour comprendre  les explications du commissaire de l'expo: 
des adjectifs un peu savants, un peu difficiles à replacer dans une conversation mais s’appliquant très justement à certaines toiles de Kiefer ! 
eschatologiqueQui a rapport aux fins dernières de l’homme.
L’eschatologie est un discours sur la fin des temps, relevant de la théologie et de la philosophie en lien avec les derniers temps, les derniers événements de l’histoire du monde ou l’ultime destinée du genre humain, couramment appelée la « fin du monde ». 
cathartiquequi produit une action purificatrice, libératrice.
athanor: également nommé fourneau cosmique, désigne en alchimie le four utilisé pour fournir la chaleur pour la digestion alchimique


Quelques extraits pour vous donner une idée de cet artiste singulier et fascinant à l'oeuvre prenante.

Symbole héroïque IV, 1970
Né quelques mois avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'artiste n'a de cesse de faire vivre la mémoire de ce passé tragique, de le questionner et de le représenter. 
Symbole héroïque III, 1970-1971
L'expo commence donc 
par ce qui l'a rendu célèbre  
dans le milieu artistique en  1969:



Kiefer se prenait en photo, 
faisant le salut nazi 
dans des grandes villes d'Europe. 
Ici, des peintures qui en découlent 
dont une avec du sang.
Sa volonté est de réveiller les consciences en affirmant 
que le nazisme n'est pas mort 
mais que le sujet reste occulté.
Beaucoup de dérision dans ces toiles!





Glace et sang 1971

Virginia Woolf pour Julia 1979

L'atelier du peintre 1976
Thème de la résurrection: une forêt dénudée par l’hiver, des arbres ensanglantés, un serpent symbole de Satan sur un chemin au milieu, une pâle lumière dans le fond et surmontant le tableau, un escalier vers les cieux.
Resurrexit , 1973


Thème de l'antre du peintre: dans cet espace figurant son atelier installé dans des combles, vont se mêler sur une même scène les grands germaniques, histoire et religion: l'althanor du peintre. 
Ci dessous, trois flammes (père, fils, saint esprit), le feu destructeur et régénérateur, le serpent du mal...



Quaternity 1973
Querelle des images 1980

La mort de Brunehilde 1976 

Les tournesols, sujet mythologique depuis Van Gogh, "le firmament et les étoiles" dans leur calice de grains noirs penché vers le sol, pour Kiefer .


Les ordres de la nuit 1996



Les ruines d'édifices monumentaux, symboles du pouvoir hitlérien, détruits à la fin de la Seconde Guerre Mondiale:
pour poser encore la question de l'amnésie allemande qui faute de ruines du passé a été, pour lui, entretenue. 
Au peintre inconnu 1983






Interior, 1981

Des vitrines comme des objets de curiosité; Kiefer les compare à la putréfaction alchimique, premier stade de la décomposition de la matière vile sur le chemin de la pierre philosophale.



















"Une fleur, c'est un éblouissement ,une explosion de vie,de joie et si on l'associe à la cendre, la cendre qui est déjà le fruit de la métamorphose, on suspend le temps en mettant les éléments au même niveau", A.Kiefer
Pour Paul Celan: fleurs de cendre 2006



Livres brûlés sur la toile


Pour Paul Celan: épis de la nuit 1998-2013
Des fleurs: sombre pastorale...


Une installation créée pour l'expo: ci dessous, l'Allemagne est un lieu de renaissance, toujours avec sa forêt. C'est une  allusion au voyage en Allemagne de la femme de lettres française Madame de Staël en 1813, qui  invitait les Français à  puiser dans la culture allemande une inspiration guidée par l'émotion.
Pour Madame de Staël : de l’Allemagne, 2015, Installation in situ 




L’exposition continue au rez-de-chaussée dans le hall, avec une installation:
un grand building « tour » en tôle d’une hauteur de plus de quinze mètres. 
Un escalier en colimaçon (s’abstenir si vertige) permet d’y monter et de voir à l’intérieur des centaines de rubans de  photograhies prises par l'artiste en noir et blanc qui tombent en cascade. Le titre est évocateur: « En montant, en montant vers les hauteurs, enfonce-toi vers l’abîme ». Brrrr!













Suite aux Halles

Sur la droite de Beaubourg, la fontaine Stravinsky, les couleurs des sculptures vives de Niki de Saint Phalle et les automates mécaniques, bruyants et lanceurs d’eau de Jean Tinguely (son mari d’alors) 
et au fond l'église Saint-Merri.









Un joli décor pour déjeuner à Dame Tartine (2 Rue Brisemiche, si, si, c'est bien le nom de la rue, dénomination due aux pains distribués aux chanoines de la collégiale Saint-Merri.!):tartare de saumon, verre de vin rouge, café, 20€. 
Très frais et bon, serveurs sympathiques et lieu calme à 13h.







En sortant petit tour chez Hema, la boutique dont nous avons déjà parlé. Dramatique! Catherine et moi avons acheté plein de petits "merdicots" pas chers: crème pour les mains , les yeux, bougies, décor pour gâteaux, parfum d'intérieur.Jamais plus de 2-3€!





Boutique Agnes B, rue du jour: superbe collection mais vaut mieux attendre les soldes...
décor rouge de Dany et Christian Tortu








Notre coup de coeur!