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vendredi 27 novembre 2015

Des peintures coréennes tout en finesse, couleur et poésie

Tigres de papier
cinq siècles de peinture en Corée

jusqu'au 22 février 2016
Musée Guimet






Comment ne pas être attiré par ce pays assez méconnu en France qui semble coincé entre la Chine, le Japon, la Russie, entre monde communiste et monde occidental high tech!
A quoi ressemble l’art de ce pays ? Y a t-il un style coréen? Quelle était l’influence chinoise, japonaise, occidentale?

Programmée dans le cadre de l'année de la Corée, l’exposition du Musée Guimet, qui présente une collection d’ oeuvres coréennes à travers l’héritage d’une même dynastie occupant le trône durant cinq siècles,  la dynastie Choson (1392-1910), permet de s’en rendre compte à travers...

- la peinture
Emissaires étrangers à la porte du palais
18ième siècle



Portrait de fonctionnaire
Portrait de Cho Man yong (1776-1846)
Statue devant le Sutra de l'éveil parfait
(livre du boudhisme ici en caractères dorés)


Sansin dieu de la montagne






les portraits très colorés des Sansins, dieux des montagnes dans la mythologie coréenne;
chaque temple bouddhiste coréen possède un sanctuaire appelé sansingak consacré au sansin, généralement représenté comme une figure masculine entourée par des tigres.


Sansin 




Dongja  assistant boudhique 

par exemple, ce dongja est un des enfants-immortels, qui servent d'assistants aux bouddhas dans l'iconographie coréenne; il maintient sur son sein un animal étrange qui tient de la chimère, du lion ou bien du crocodile
Scène de la vie, 19ième
mais aussi le mobilier: 
chandeliers, doubles coffres en marqueterie de nacre ou corne, 





et beaucoup de paravents magnifiquement ornés,qui ont fait la réputation de la Corée, inspirés du confuscianisme qui est alors devenu  un puissant instrument de réorganisation étatique et sociale...


Un des dix diagrammes du savoir royal
illustration du renouveau du confucianisme  
avec  cet  album de dix pages composé en 1568 pour le roi Seonjo par Yi Hwang, 
exprimant la philosophie 
du bon gouvernement 
et synthétisant schématiquement 
par des diagrammes 
chacune des dix sections de l’ouvrage 
de manière à pouvoir être inscrites 
sur les panneaux d’un écran, 
et être ainsi visibles par le roi 
à tout moment.










les paravents richement décorés





souvent très modernes dans leur représentation

Paravent orné des préceptes confucéens fin 18-début 19ième

mais surtout ce qui frappe, c'est ce bestiaire très coloré, peuplés de tigres, dragons, phénix, et rempli  d'humour, de poésie et de finesse


des tigres "très typés"
Le tigre et le moineau

Le tigre et la pie
fin 18ième- début 19ième siècle






ces paysages merveilleux, rêvés ou naturels plantés d'énormes  pivoines arbusives




















Nuages et dragon
19ième
Enfin, glanés au cours de l'exposition
On apprend  que:
- sous le règne du roi Sejong (1418-1450), le quatrième monarque de Choson, des savants de l’Académie royale inventèrent l’alphabet coréen, le Hangul, un système d’écriture  particulier, à la fois alphabétique et syllabique conçu de manière scientifique, simple et efficace à la fois, un interventionniste linguistique fait par des scientifiques,  unique dans lhistoire!
-que le coréen appartient au même groupe de langue que le turc, au groupe ouralo-altaïque pour faire savant , auquel se rattache également le finnois, le hongrois, le mongol, le japonais ...
et pour finir un petit proverbe coréen trouvé sur le web:







Là où il n’y a pas de tigre, c’est le lapin le professeur.
호랑이 없는 곳에 토끼가 스승이라

Avez vous trouvé son sens?













Suite au Musée!

Peu de restaurants sympa dans le quartier!
Donc, nous avons déjeuner au "Salon des porcelaines", le restaurant situé au rez de jardin du musée, de salades exquises (canard framboises, et poulet crevettes) avec de bons desserts , flan noix de coco,  ...(rare dans un resto asiatique!). 
Les dames qui servent sont adorables et Catherine s'est renseigné sur la sauce des salades: sauce de poisson, citron vert, sucre..
A elle de trouver le bon dosage!

Noir d’encre: modernité, simplicité et beauté des tracés japonais

L'empire de l'encre 
calligraphie contemporaine japonaise

jusqu'au 11 janvier 2016
Musée Guimet


Le musée national des arts asiatiques – Guimet et une  fondation japonaise Mainichi Shodokai présente des calligraphies japonaises contemporaines dans ce lieu extraordinaire, l'ancienne bibliothèque construite lors de la création du musée en 1889, une rotonde soutenue par des cariatides dans un pur style néo-pompéien.




Art très populaire au Japon, aussi estimé que la peinture, la calligraphie japonaise allie beauté simple et élégance à un sens philosophique: sagesse, sérénité, émotion momentanée…
En incluant des oeuvres de quelques artistes européens influencés par cet art de la belle écriture, l’expo nous montre comment la calligraphie japonaise évolue actuellement: 


Maruo-Renshi-1953-Le-coeur-l’esprit-2015

Joli poème pour inspiration
les signes tracés au pinceau de bambou et à l'encre de Chine sur le papier au riz deviennent plus abstraits et moins proches des caractères japonais afin de réaliser une œuvre esthétiquement belle et émotionnellement forte.

Ne ratez pas le titre des oeuvres toujours très poétique: il exprime à un instant donné le monde intérieur de l'artiste. 

Se conformer au ciel et répondre aux hommes
           Ishitobi Hakko 2014


Andô Hôson,
Visite en France, l’abbaye sur la mer
(Catégorie Caractères gravés), 2012

Dix ans à la froide fenêtre

Akahira Taisho- Signification incommensurable 2013



mercredi 25 novembre 2015

Grandeur et funérailles

Le Roi 
est mort

Jusqu'au 21 février 2016
Château de Versailles





D'accord, c'est un peu macabre par les temps qui courent...


mais c'est un grand spectacle baroque 
que nous fait revivre cette exposition:

après 72 ans de règne,
le Roi-soleil, monarque absolu, 
toujours en représentation 
de part le cérémonial de l'étiquette 
mais aussi par calcul politique,
agonise de la gangrène en public
au Château de Versailles 
devant la cour et ses proches...

Des cérémonies de deuil et des funérailles grandioses magnifiant sa puissance lui sont organisées...
mais dans l'indifférence de son peuple.
300 ans après sa mort (septembre 1715), toujours autant de fascination pour le temps de ce roi, à cause de la force et du rayonnement de son royaume, de l'exceptionnelle pléiade de génies en sciences, Arts et Lettres qui illustrent son règne, mais aussi du sentiment particulièrement aigu qu'il avait de la grandeur de son rôle ...



Médaille en or de Louis XIV 
Jean Varin, 1665
Portrait en costume de sacre
Hyacinthe Rigaud 1701
L’entrée de l’expo est extraordinaire, pyramide de crânes et en haut de l’escalier un catafalque incroyable; squelettes tenant une couronne dorée, un dais noir et blanc, statues en plâtre, flambeaux allumés, tambours en fond sonore, on y est!C'est théâtral et très impressionnant.




Louis XIV à cheval, roi de France et de Navarre 
René-Antoine Houasse
 Les différentes salles vont tout nous expliquer sur la fin de Louis XIV: agonie, autopsie et embaumement (approche scientifique pour une expo à noter!), exposition du corps, deuil à la cour, convoi funèbre (2500 personnes de nuit allant de Versailles à saint Denis), service funèbre, tombeau…

C’est à la fois didactique mais aussi captivant;
notre imagination est sans cesse sollicitée.
Louis XIV à la promenade
dans les jardins du Trianon en 1713
Pierre Denis Martin

Louis XIV à l'âge de 68 ans,
portrait en relief: cire, vrais cheveux, dentelles
Antoine Benoist 1705-1706




























Madame de Maintenon
Jean Jouvenet vers 1715

Ce n'est plus "le jeune monarque, ardent réformateur , qui imprime sa marque à toutes les formes de création dans l'effervescence d'un Versailles baroque et festif, mais le vieux roi éprouvé par des guerres interminables, cabré dans la dévotion en pourchassant les ennemis de la foi"qui est enterré comme le dit 
Joël Cornette dans son livre 
La mort de louis XIV, Apogée et crépuscule de la royauté (1er septembre 1715),Gallimard.


Catafalque de Louis XIV à Saint Denis
Catafalque dressé dans la cours impériale de Vienne
à la mort de Louis XIV
Giuseppe Galli Bibiena 1740


Les dernières salles  font un peu de remplissage en évoquant la survie de ce rituel lors de funérailles monarchiques ou nationales depuis la Révolution jusqu’à maintenant ...
Nous aurions préféré rester avec le Roi Soleil!


Pour compléter:
Un  cours en ligne ou MOOC, sur Versailles, très bien fait comme celui sur Picasso.
Et une fiction historique sur Canal+, Versailles!


Suite dans Versailles Rive droite

Bien entendu, un petit resto sur la place du Marché.
Le bistrot du Boucher (12 Rue André Chénier) ambiance sympa pas « versaillaise », plats tradis copieux. Pour nous, tête de veau sauce ravigotte et foie aux raisins, ile flottante….trop tard pour les profiteroles gargantuesques, merci pour notre ligne!
Du bout du monde
Christian Bozon
Un petit tour rapide dans le Quartier des antiquaires au coin nord-ouest de la place du marché, en tournant à gauche après l’angle formé par les rues Ducis et de la Pourvoirie.  Magnifique la cour de l’ancien hôtel du Bailliage!
Une petite galerie dans le Passage qui vend des lithos d'un graveur qui vit en espagne Christian Bozon et des lithos japonaises.


Petit tour à côté,  chez les soeurs Grene (28 Rue du Maréchal Foch), pas des " bonnes soeurs "  versailles oblige, mais deux soeurs danoises. 
Des tas d’objets utiles ou de décos, très design et très bon marché, à des prix hors concurrence! 
Des « merdicots » comme dit Catherine mais à quelques euros!
Un petit coup d'oeil juste derrière sur l'espace Richaud, ancienne  “maison de charité”  tenue par les Filles de Saint Vincent de Paul sous Louis XIV nouvellement réhabilité, façades jaune pale et jardin à la française superbes.